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mitraillette et d'autres joujoux

16 février 2012

L'affiche de discorde

Mercredi 15 février Nicolas Sarkozy a annoncé officiellement sur TF1 sa candidature, comme on pouvait s'y attendre. Mais je ne veux pas parler de politique, il s'agit d'un cas été digne avant cet événement et touchant le candidat à la présidentielle.

Samedi 11 février Nikolas Sarkozy a apparu sur la couverture de la "Une" du Figaro Magazine. Tout le monde a interprété cette image comme la première affiche de la campagne électorale du président, il est raisonnable. Mais François-Xavier Bourmaud, journaliste politique au Figaro, a déjà publié 9 février sur son compte Twitter la motion adoptée par la Société des journalistes du quotidien (SDJ):

ТвитOn peut y lire: "Les journalistes du Figaro (...) demandent au directeur de la rédaction de veiller à ce que les articles mais aussi les titres et les manchettes rendent compte de manière complète et pluraliste de l'actualité (...) sans occulter tel ou tel sujet au motif qu'il pourrait embarrasser l'actuelle majorité".

Encore: "Depuis plusieurs mois, les motifs d'interogation se sont accumulés pour la rédaction, ainsi que les manchettes à sens unique suscitant l'ironie dans les revues de presse.

Enfin: "Le Figaro, journal d'opinion, n'est pas le bulletin d'un parti, d'un gouvernement ou d'un président de la République".

Le directeur des rédactions du Figaro Etienne Mougeotte a répondu au lendemain de cette publication dans une interview au JDD.fr: "Ça veut dire que c'est du bon travail! L'objectif n'était pas la volonté de montrer un candidat en campagne mais d'attirer l'attention des lecteurs. C'est simplement et seulement une démarche marketing comme font tous les quotidiens et tous les magazines. On espère bien que cette manchette permettra aux lecteurs de passer à l'acte et d'acheter".

Quelque chose n'est pas clair? "La ligne éditoriale plaît aux lecteurs comme elle est, ça fonctionne. Je ne vois pas pourquoi j'en changerai. Oui, l'information est rapportée dans la grande tradition du Figaro. Nous sommes un journal de droite et nous l'exprimons d'ailleurs de manière claire. Les lecteurs le savent, les journalistes aussi. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil!"

C'est Etienne Mougeotte qui avait dit en 2011 que le Figaro n'était pas là pour "emmerder la droite" et que les journalistes qui n'étaient pas "à l'aise" pouvaient postuler à Libération.

Voilà un exemple classique de l'opposition entre la rédaction et propiétaire de l'édition. Bien sûr, chaque partie a des arguments de poids en faveur de soi. La liberté de la presse et d'opinion ou la cote de popularité et le tirage. Ces choses-là sont presque incompatibles. Un lecteur de Figaro est droit, il veut voir des opinions droite dans son journal. L'apparition de l'interview avec Sarkozy dans le Figaro est clairement, les arguments des partisans d'Etienne Muogeotte sont économiques ou pragmatiques.

Mais où se trouve le contexte de cette publication? La personne, qui a une place grande et publique et qui pose sa candidature aux élections présidentielles, elle doit comprendre que ne peut pas jouer deux rôles en même temps. Ce n'est pas une question économique, c'est une question politique. En ce cas je me range du parti de SDJ.

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10 février 2012

Un exemple pour l'Europe?

24 janvier 2012 un groupe d'experts chargé par la Commission européenne a publié ses recherches médiatiques de trois pays: France, Italie et Hongrie. Dans ce travail le groupe dénonce de nombreux exemples des troubles de la liberté de la presse dans ces pays. Les experts critiquent notamment la nomination du patron de France Télévisions par le président français. L'ancienne présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, qui dirige le groupe, a declaré: "Il y a là clairement une concentration de pouvoirs dans une seule main, qui n'est pas un bon exemple pour l'Europe".

25 janvier dans le rapport annuel sur la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF, publié pour 179 pays au total) la France a stagné à la 38e place. Par comparaison au rapport précédent elle progresse peu (la 44e place en 2011), tout comme l'Espagne (la 39e place en 2012) et la Roumanie (la 47e place en 2012). Mais à la différence d'experts européens, RSF appuient: "Suscitant toujours l'inquiétude sur la protection du secret des sources et la capacité des journalistes d'investigation à enquêter sur les cercles proches du pouvoir, la France stagne à un niveau décevant".

Ce droit cité avait été validé en 2008. C'est intéressant que Nicolas Sarkozy disait à l'époque: "Je ne vois pas pourquoi l'actionnaire principal de France Télévisions, en l'occurrence l'Etat, ne nommerait pas son président" comme dans les causes d' EDF, de la SNCF et de RATP. Le président Sarkozy a raison du point de vue juridique: l'Etat est maître de cette situation. Par exemple nous pouvons être indignés du monopole d'Etat dans EDF, mais c'est mieux dans cet industrie stratégique qu' un maître étranger inconnu. Le business est pragmatique. Une question se pose: les médias sont-ils aussi? Oui et non. Ce "non" ne permet pas accepter un argument du président, parce que la liberté de la presse se trouve dans ce "non". C'est pourquoi si honorables choses se joignent mal.

Un mauvais exemple pour l'Europe? Dans le site de "Le monde" j'ai trouvé un commentaire démonstratif. Un lecteur écrit: "Le problème de la presse en France c'est plus que repreneur d'AFP et des éditorialistes (à tendance socialistes-democrates). Il y a TF1 et "Le Figaro", qui font exeption, un peu de non-information pro-sarkozy ou pro-pro groupe". C'est tout? Je doute que ce soit vrai, mais tels cas existent dans toute l'Europe et ne pas seulement en France. Pourquoi Angletterre occupe donc la 28e place dans le rapport de RSF après l'affaire "News Of The World", où on ne prend pas sous la protection du secret des source, en apparence?

Comparer si différents pays comme Italie, France et Hongrie est un passe-temps étrange. L'empire de médias de Berlusconi, le régime autoritaire de "Conseil des médias" en Hongrie. La place de la France est facultative.

P. S. La Lettonie se trouve dans la 50e place du classement de RSF.

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